Un été brûlant
L’épisode de canicule de cet été a marqué ceux des esprits proches des rythmes de la nature mais ne semble pas avoir suscité grands débats dans ceux des médias de masse. Pourtant l’aspect de nos paysages s’est modifié, le vert des prairies du Charolais Brionnais ont viré au jaunasse tenace, les niveaux des rivières ont baissé au point de ne plus y voir un pêcheur, les feuilles de certains arbres de nos bois tombent avec quelques semaines d’avance, les vendanges commencent en août. Il est grand temps que les individus du bottom que nous sommes et qui sont aussi des citoyens se mobilisent pour mobiliser les politiques du top qui préparent de « grandes » réformes. Pourtant la grande tâche du moment est le bouleversement climatique en cours. Si le jour d’épuisement de la biocapacité de la planète a été tristement fêté le 1er août, il aurait dû l’être pour la France le 5 Mai !!
Une récente étude parue dans Nature Climate Change montre que le tourisme de masse serait responsable d’une augmentation vertigineuse d’émission des gaz à effets de serre : en 2009 le tourisme aurait été responsable d’une émission de 4,5 Gt-CO2eq (4,5 gigatonnes d’équivalent de dioxyde de carbone) et atteindrait 6,5 Gt-CO2eq en 2025) 6,5 milliards de tonnes !! On y apprend aussi que d’ici à 2070 le secteur aérien pourrait représenter… 100% des émissions de gaz à effet de serre. C’est le signal d’alarme de climatologues. En face nous avons celui de la majorité des économistes occidentaux qui se focalisent sur le demi point de croissance mondiale que pourrait coûter la guerre commerciale déclenchée par le président des Etats-Unis d’Amérique, Donald Trump. Bref tout va bien !
Pourtant, certains ont tiré la sonnette d’alarme dans les années 1970 en posant la thèse que l’on ne pouvait espérer une croissance indéfinie sur une planète disposant de ressources finies. Ils ont élaboré des scénarios de décroissance soutenable qui favorisent l’utilisation de ressources renouvelables, le recyclage, la diminution de la consommation énergétique, la limitation du gaspillage et la sur-consommation constamment sous emprise d’un marketing tentaculaire, insidieux et polymorphe.
Le mathématicien et économiste Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) a posé les fondements du concept de décroissance et rappelant que « le processus économique matériel ne peut se répéter et s’accroître indéfiniment dans un monde où l’énergie (flux solaire et énergies qui en sont dérivées) et les matières premières sont limitées. » citation tirée son ouvrage La décroissance. Entropie – Écologie – Économie (1979)
Le mythe d’une croissance infinie est donc définitivement une croyance bien ancrée chez les élites mondialisées. Il y a une autre alternative :
Pour avoir une idée du concept de décroissance : voir la petite vidéo ci dessous.
Pour en savoir plus sur les travaux de Nicholas Georgescu-Roegen : en cliquant sur le lien ci-dessous, on peut télécharger son ouvrage majeur « La décroissance. Entropie – Écologie – Économie » ici en accès libre de droits et au format pdf. A mettre dans toutes les mains surtout celles des élèves de lycée !!
A suivre …