Pesticides et agriculture
Utilisation des pesticides en France en 2017
En 2017, les agriculteurs de France métropolitaine ont acquis 56 650 tonnes de produits phytosanitaires. On notera au passage tout ce que cette appellation « phytosanitaire » recèle d’ambiguïté dans la mesure où l’utilisation massive de ces produits à conduit à la destruction de toute vie dans les sols.
Carte de France indiquant les zones d’utilisation de pesticides par concentration du blanc (pas d’utilisation) au bleu (utilisation maximum)
les chiffres les plus élevés de consommation se trouvent sur les communes de Chablis (Yonne), avec 199 tonnes, de Lézignan-Corbières (Aude, 181 tonnes), Sancerre (Cher, 160 tonnes) et Segonzac (Charente, 150 tonnes).
La région Bourgogne Franche Comté en a acheté 3778,68 tonnes
Le glyphosate, le soufre micronisé et le prosulfocarbe sont, de loin, les trois produits phytosanitaires les plus achetés en France en 2017.
Il s’est vendu 7447,58 tonnes de glyphosate en 2017
559,55 tonnes en Bourgogne Franche Comté.
Selon les dires d’un chef de service du Ministère de la Transition écologique « Des agriculteurs ont commencé à stocker du glyphosate par précaution . Ils achètent beaucoup plus de produits qu’ils n’en consomment. »
Caractéristiques des produits les plus utilisés :
Le glyphosate
Le glyphosate est une molécule appartenant à la famille des herbicides. Essentiellement utilisé dans l’agriculture pour la préparation des sols, il occasionne un gain de temps pour les agriculteurs qui ne sont plus contraints de labourer. Cette molécule fait l’objet de nombreux débats entre scientifiques. Selon le Centre international de recherche sur le cancer, le glyphosate est cancérogène pour l’homme, ce que réfutent l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail et l’Agence européenne de sécurité des aliments. Certaines études ont montré que des produits de la vie quotidienne en contiennent des traces : céréales, couches pour bébé, bières, pâtes, vin, haricots verts, tampons, serviettes hygiéniques.
Le prosulfocarbe
Le prosulfocarbe est un herbicide utilisé pour traiter les graminées, les céréales d’hiver et la pomme de terre. La substance est reconnue comme préoccupante à cause de sa volatilité, et peut causer des problèmes de fertilité (reprotoxicité).
Le soufre pour pulvérisation (micronisé)
Le soufre micronisé est un fongicide d’origine minérale destiné à lutter contre les champignons des rosiers, des arbres fruitiers et de la vigne. La substance est tolérée en agriculture biologique.
Le chlorure de chlorméquat
Le chlorure de chlorméquat permet aux récoltes de céréales, de colza et de légumineuses de mieux résister aux intempéries et aux attaques parasitaires. Il est classé comme reprotoxique (*) par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Il est également reconnu comme perturbateur endocrinien par l’Agence de protection environnementale des États-Unis.
L’huile de vaseline ou huile blanche
Tolérée en agriculture biologique, c’est une huile minérale vaporisée sur les arbres et arbustes pour lutter contre les insectes. Elle n’est que faiblement toxique pour l’environnement, à condition de respecter les bonnes doses.
Le soufre
C’est un fongicide utilisé principalement en arboriculture, culture légumière et viticulture. Il est classé cancérogène peu probable sur les organes respiratoires par le Centre international de recherche sur le cancer et reprotoxique par le Bureau d’évaluation des risques pour la santé liés à l’environnement de Californie.
Le chlorothalonil
Le chlorothalonil est un fongicide utilisé en agriculture pour lutter contre les maladies. Il est classé comme produit cancérogène avéré et néphrotoxique (nocif pour les reins). L’Union européenne a décidé d’interdire l’utilisation de cette substance en fin d’année 2019.
Le S-métolachlore
Le S-métolachlore est un herbicide principalement utilisé pour le désherbage des cultures de maïs. Il est classé comme un cancérogène possible chez l’humain.
(*) La reprotoxicité est tout phénomène de toxicité (substances, rayonnements…) pouvant altérer la fertilité de l’homme ou de la femme, ou altérer le développement de l’enfant à naître (avortement spontané, malformation…).
Conclusion
D’après des agronomes et biologistes des sols Matthieu Calame, Claude et Lydie Bourguignon il faut 15 ans pour reconstituer un sol et lui redonner la fertilité nécessaire à son agriculture.
Le changement climatique en cours implique de mettre en oeuvre un modèle d’agriculture qui pérennise la bonne santé des sols en valorisant la qualité des produits de terroirs. Il s’agira aussi d’informer les consommateurs sur le fait que cette qualité à un coût qui prend en compte l’investissement conséquent des agriculteurs dans ce défi majeur : nourrir sainement les humains.
(*) La reprotoxicité est tout phénomène de toxicité (substances, rayonnements…) pouvant altérer la fertilité de l’homme ou de la femme, ou altérer le développement de l’enfant à naître (avortement spontané, malformation…).
Sources : Agence française pour la biodiversité – Wikipédia – Mediapart